Nous passons sans encombre la frontière au Paso de Jama. Les douanes et l’immigration argentines et chiliennes sont très efficaces et les contrôles sanitaires chiliens ne font finalement pas d’inspection fouillée. L’ouverture du frigo et de quelques tiroirs leur suffit. Heureusement car nous avions lu des récits terribles de voyageur vidant leurs véhicules, avec passage de chiens….
La frontière est à 4300m, au milieu de rien !
Dès le passage, nous sommes époustouflés par la beauté de la nature si aride. Les couleurs se dégradent sur tous les tons entre les salars, les roches colorées, les jeux du soleil, le tout entourés de volcans culminant à 6000m.
Après la frontière, nous continuons à monter jusqu’à 4850m. A cette hauteur, seuls les flamants roses et les vigognes ont l’air d’être parfaitement à leur place. Il est étrange comme des animaux à l’allure si frêle et si distinguée sont capables d’affronter des conditions de vie si difficiles entre l’altitude, le froid et le vent…
Nous entamons ensuite notre descente vers San Pedro de Atacama.
Que dire de San Pedro de Atacama…. Le nom fait rêver … Il y a 30 ans c’était sans doute un lieu incroyable, oasis en plein désert, avec une population indienne qui habitait dans ses murs.
Aujourd’hui, les murs sont toujours là et joliment rénovés, mais c’est ultra touristique, avec plus de 70 agences organisant des expéditions dans des sites certes beaux mais avec des droits d’entrée aux tarifs exorbitants. Dans les rues, que des routards bobo chics venus se donner un frisson d’aventure, avec départ d’expé à 16h pile pour tout le monde et circuits à la queue leu leu…
Donc, on a vu (photos) et on s’en va !
Vous l’aurez compris, débarquant des altitudes planantes, pures et minérales, nous avons été très déçus par San Pedro de Atacama… On n’a rien contre les groupes organisés mais là, on a vraiment l’impression d’être pris pour un pigeon !
Seule solution : fuir ! Nous reprenons la route dans le désert et trouvons un bivouac incroyable : en plein cœur du désert, une petite vallée presque verdoyante, grâce à un mini cours d’eau qui sort d’on ne sait où ! Nous nous engageons dans un canyon déchiqueté et profitons de la précieuse solitude du désert.
Les enfants partent à la découverte de leur nouveau terrain de jeu, escaladent, s’inventent de nouvelles vies !
Au désert d’Atacama, il fait très chaud la journée mais les nuits sont très froides. Le petit déjeuner se prépare bien emmitouflé !
Nous profitons de cette arrêt pour « customiser » la partie arrière du Def : nous posons un rideau en plastique afin d’éviter que la poussière ne rentre en grande quantité lorsque nous roulons longtemps sur des routes poussiéreuses… La partie arrière était envahie de poussière et il fallait systématiquement dépoussiérer murs, couchettes, placards…
Et c’est reparti !
En ressortant du canyon, nous découvrons l’Atacama si sec, si plat, si … désertique finalement !
Par contre ce désert n’est pas vide. Il est parcouru de gros camions et de pick-up 4*4 qui desservent l’activité des mines. Il y en a partout.
En arrivant à Calama, nous découvrons la plus grande mine de cuivre du monde. Elle produit 1/5 du cuivre mondial. Tout est gigantesque. Et pourtant nous ne la découvrirons pas de l’intérieur car la visite doit se préparer quelques jours à l’avance, et notre emploi du temps n’est pas parfaitement maîtrisé…
Les enfants admirent les énooormes camions tombereaux, et les énooormes pelleteuses !
En quittant Calama, nous longeons d’énoooormes lignes à très haute tension, qui viennent alimenter ces si gigantesques ouvrages !
En continuant la route plein ouest, nous tombons littéralement des Andes dans l’Océan Pacifique ! Nous ne savons si c’est l’océan qui s’attaque à la montagne, oú la montagne se jette dans l’Océan mais l’effet est saisissant. Le contraste est brutal.
Nous trouvons un petit bivouac sur un replat en bord de mer.
Nous observons les oiseaux : il y a des colonies de pélicans, de cormorans, de vautours à tête rouge et quelques pingouins.
Après une petite coupe de cheveux pour Mayeul et Marguerite, baignade au programme dans l’océan Pacifique. Nous sommes dans une petite crique, relativement à l’abri des vagues et la température est à peine plus froide qu’un bain en Bretagne en été !
Nous voyons soudain surgir de l’eau un pêcheur de poulpe, qui nous présente sa pêche. Les côtes ont l’air très poissonneuses !
Nous reprenons la route vers la grande ville d’Iquique. La route longe la mer à flanc de montagne jusqu’au bout. Quelques villages de pêcheurs se nichent dans de rares espaces entre la mer et la montagne. La montagne est totalement sèche.
Attention cela descend fort… Le panneau est expressif !
Je vous rassure, nous ne sommes pas tombés dans la mer !
Depuis le début du voyage, dès que nous avons besoin de quelque chose, nous disons aux enfants « nous verrons à Iquique… ». En effet Iquique est une grande ville, en zone franche et pourvue de tous les services…
Les réparations du Def… Nous les ferons à Iquique.
Une valise pour l’ordinateur… Nous la trouverons à Iquique.
Les vêtements plus grands… pas de problème à Iquique.
La mise jour complète du site internet…. Nous aurons le temps à Iquique (ah !ah !).
Bref, pour les enfants, Iquique c’est « la ville de nos rêves »… D’ailleurs, il n’y a qu’à voir !
Emmenez vos enfants au bout du monde mais les habitudes restent !
Bon, Iquique, c’est aussi cela…
Un beau marché au poisson avec des pélicans et des lions de mer qui attendent les restes !
Visite de l’Esmeralda, un bateau de la flotte chilienne, coulé dans le port d’Iquique lors de la guerre du Pacifique et dont le capitaine fit preuve d’un grand héroïsme.
Il faut savoir que la partie Nord du Chili fut bolivienne jusqu’en 1879. Puis la découverte des fabuleuses mines de cuivre et de salpêtre a amené le Chili à conquérir ces territoires qui de désertiques étaient devenue une formidable source de richesse. Depuis 1884, la Bolivie n’a plus d’accès à la mer…
Visite du joli centre ville avec ses maisons en bois de la fin du XIXème.
Une ville de bord de mer.
Un camping avec piscine…
et oiseau-mouche !
Une sympathique équipe de mécanos qui resserrent tous les boulons du Def bien malmenés par les pistes argentines, mais aussi réparent un amortisseur, mettent des protections aux durites, remplacent les plaquettes de frein, les roulements des moyeux de roue, font les vidanges…
Nous avons bien aimé cette ville, étonnante entre désert et océan, à la fois pleine de richesses mais aussi de pauvretés.
Nous nous sommes quand même fait voler la fameuse nouvelle housse de l’ordinateur, avec le disque dur, quasiment à l’arrachée, par une fenêtre de voiture ouverte. Un peu désabusés de s’être fait dévalisés de cette façon (ils devaient nous suivre depuis un bon moment pour trouver le moment propice) mais soulagés que l’ordinateur ne soit pas dedans et qu’ils ne m’aient pas volé mon sac à main avec les passeports, les cartes visa…
Nous quittons Iquique en repartant dans le désert et la vue de la ville est impressionnante.