A 50 kms d’Iquique, en plein désert, nous visitons la ville fantôme de Humberstone. De 1872 à 1960, cette mine exploitait le salpètre. La ville, construite autour de l’exploitation et de l’usine, appartenait à l’entreprise.
Lorsque la mine a fermé, les habitants ont été évacués et la ville est restée pétrifiée : dans le désert pas de pluie ni de gel pour disloquer rapidement tout l’ensemble. Nous avons donc l’impression de rentrer chez les gens à l’époque et c’est très étonnant !
Les quartiers d’habitation des ouvriers et des cadres.
Wagons en bois et locomotive.
L’église.
La place du village.
Une piscine en acier entièrement rivetée avec son plongeoir et ses gradins.
Le théâtre.
L’usine.
C’est très étonnant et assez émouvant de parcourir ces rues désertes mais si bien préservées, et d’imaginer la vie des gens à cette époque. Les conditions de vie étaient épouvantables entre la pénibilité du travail, le manque d’eau, la chaleur, la sécheresse, le soleil sans répit… puis elles ont dues s’améliorer progressivement dans les années 30 avec lamise en place de quelques conforts modernes et de bâtiments publics de loisirs.
Nous continuons vers l’est dans le désert pour découvrir que cette région était habitée par les indigènes bien avant la conquête espagnole. Ils ont su tirer partie (et toujours maintenant) de chaque cours d’eau.
Nous partons donc à Macaya, dans un village en plein désert.
La route pour y parvenir est sidérante.
Cerise sur le gâteau, il y a des sources chaudes avec des bains thermaux au bout du village.
En fait il n’y a que nous dans le mini-camping au pied des sources chaudes. Le soir venu, nous rencontrons des habitants du village qui viennent prendre un bain de fin de journée !
Ce lieu n’est dans aucun guide et n’est quasiment pas indiqué mais il nous avait été recommandé par notre ami suisse de Cafayate ! Il vaut mieux venir avec ses provisions et suffisamment d’essence !
Quel bonheur de se baigner dans une eau chaude thermale en pleine nature, en plein désert !
Un deuxième bain amène dans une grotte.
Nous passons 2 jours dans ce lieu exceptionnel.
Benjamin en profite pour préparer des pizzas que nous cuirons dans le four indien !
Nous découvrons que le géranium n’est pas qu’une plante de balcons à replanter tous les ans en jardinière… Mais c’est quasiment un arbre !
De bons moments autour et dans les bains !
Le matin de notre départ, alors que nous nous apprétions à partir, arrive un gros camping-car avec une famille française (vivant en Australie) avec 4 enfants ! Le hasard fait vraiment de belles choses !
Les enfants sont tellements contents de rencontrer d’autres enfants et nous de partager des moments avec des voyageurs « comme nous » que nous décidons de passer une nuit de plus à Macaya !
La « familia gitana » voyage depuis 15 mois à bord d’un gros camping-car américain acheté à Vancouver. Ils traversent donc le continent américain du nord au sud.
Quelle joie d’échanger, de jouer, de partager ces bons moments avec une famille ! Merci Cath, Gaëtan, Elena,Tahlia, Lorelie et Raphaël, ce fut une belle rencontre !
En quittant Macaya, nous sommes bien déterminés à passer à Pica :dans cette ville se préparent les meilleurs alfajores du monde ! Au miel de mangue !Nous faisons donc provisions d’alfajores, mais aussi de mangues, de citrons, d’oranges… et de feuilles de coca en prévision de l’altitude qui nous attend.
Pica en plein désert !
Nous poursuivons notre ascension dans d’étranges dunes de sable.
Puis de hauts plateaux entourés de volcans.
Pour arriver à l’incroyable salar de Huasco à 3800m.
Je me répète probablement mais ce lieu est un des plus beaux que nous ayons vu… Le blanc du salar, le vert des herbes, le rose des flamants, les dégradés d’ocre et de marron de la montagne, le bleu du ciel…
Des nandous, des vigognes et des troupeaux de lamas broutent autour ou sur le salar.
Malgrè le soleil, le vent est fort et gelé, et la nuit promet d’être glaciale. Nous sortons donc nos fameux Damart… Et dinons bien couverts !
Coucher de soleil sur le salar de Huasco.
Le lendemain matin, à 6h, dans notre tente, il fait … -13°c. C’est peu de dire qu’il fait froid ! Mais nous n’en avons pas souffert, bien couverts de nos fameux Damart, nos bons sacs de couchage, nos couettes, nos pulls, nos polaires, nos bonnets….
Bon, en vérité, nous n’avons quand même pas très bien dormi entre l’altitude, le bout du nez qui sort du sac et qui se rend compte qu’il fait froid, et l’oreille aux aguets, prêts à intervenir à la moindre plainte d’enfants. D’ailleurs à 6h30 nous nous inquiétons pour eux… Mais ils sont chauds comme des marmottes sortant de leurs terriers !!
Ce fut un bivouac exceptionnel !
Nous continuons sur la route des salars, le long de la frontière bolivienne.
Nous partons nous baigner dans des sources chaudes de Lirima (vive le GPS car il n’y a aucune indication nulle part !). Nous sommes séduits pas ses bains soufrés. Le vent est gelé mais le bain est délicieux. Est-ce l’effet du soufre mais nous nous sentons parfaitement délassés.
Les bains sont totalement naturels, il n’y a quasiment pas d’aménagement à part une guérite pour se changer.
Certaines piscines naturelles sont dangereuses car l’eau sort très chaude et bouillonne.
Ce lieu est magnifiquement hostile ! Il faut se protéger du soleil, de la sécheresse, du vent, du froid…
Il est encore tôt pour bivouaquer et nous reprenons la route. Nous grimpons et dépassons les 5100m !
Le mal des montagnes heureusement nous touche assez peu : de légers maux de tête pour Benjamin et moi, quelques nausées pour Marguerite, un sommeil difficile pour Benjamin. Rien d’alarmant et nous avons l’impression de plutôt bien nous adapter. Nous savons cependant qu’il nous faut rester prudent.
La route (ou plutôt la piste) est impressionnante.
Les flancs des volcans sont de mille couleurs.
Nous rencontrons même la famille Barbapapa !
Après une telle journée, il fallait que le campement soit extraordinaire, et nous bivouaquerons au pied des geysers de Puchuldiza.
Encore un bain dans des sources chaudes le soir, puis un réveil à la découverte des geysers. Ils ne sont pas bien hauts mais ils font beaucoup de bruits, de bouillonnements et de fumées en sortant de la terre. C’est génial !
Toujours de magnifiques et élégantes vigognes dans ces lieux perdus où nous ne rencontrons personne, à part quelques indiens dans des villages improbables.
Des troupeaux de lamas et d’alpagas.
Nous arrivons au salar de Surirequi a des sources chaudes, mais malgrè la beauté du site, le vent cette fois est vraiment trop glacé pour se baigner !
Nous traversons le parque nacional Isluga.
Et nous trouvons un dernier bivouac au Chili.
Demain, nous passerons en Bolivie, par le Paso de Colchane.
Notre passage au Chili aura été court, nous n’avons découvert que l’extrême nord du Chili. Après les milliers de kilomètres parcourus en Argentine, nous n’avions pas envie de redescendre 2000km au sud du Chili pour aller vers les régions des lacs pour tout remonter ensuite. Durant ce voyage, nous ne pouvons pas tout voir et cela a été un choix à faire !
Mais nous avons été subjugués par la beauté des paysages ! Quelle splendeur ! Que notre monde est beau !