Le passage de la frontière entre le Pérou et l’Equateur se fait facilement. On a d’ailleurs l’impression d’une véritable passoire… Enfin, au moins cela va vite, et nous voilà en Equateur !
Nous commençons par traverser d’immenses champs de bananes. L’Equateur est le premier exportateur mondial… On se doute du désastre écologique qu’il y a derrière, des forêts rasées pour nous fournir en bananes, de même qu’en bord de mer, les mangroves massacrées afin que nous puissions manger des crevettes à un prix ridicule…. Cela étant dit…
Les voyageurs aiment mentionner que les routes d’Equateur sont en très bon état par rapport à ses voisins sud-américains… Ce qui est vrai mais comme les enfants adorent faire de la piste avec le Defender et être remué dans tous les sens, ce n’est pas un argument imparable pour nous !
En bord de route, nous trouvons bien évidemment des vendeurs de fruits et légumes. Nous nous arrêtons acheter quelques bananes, et nous repartons avec un régime entier pour 1 dollar (l’Equateur utilise le dollar américain depuis 2000) ! Nous sommes éberlués !
Notre première impression de l’Equateur est que ce pays manque singulièrement de caractère, après la Bolivie et le Pérou. Notre jugement sera heureusement plus nuancé en fin de voyage, mais reste que dans la plaine, c’est le règne de la voiture, de l’industrie agro-alimentaire, de KFC (Kentucky Fried Chicken)…
Un point très positif pour les voyageurs : le litre de diesel est à environ 27 centimes d’euros…
En Equateur, nous roulons vite car nous avons un rendez-vous à ne pas manquer ! Grand-Père et Grand-Mère nous attendent à Cuenca le 16 février, et quelle impatience de les retrouver !
Notre premier bivouac se fait entre la côte et Cuenca, dans le merveilleux jardin de Franziska qui est suisse et Daniel qui est américain. Ils nous accueillent très gentiment.
Un bel endroit où nous serions bien restés plus longtemps mais notre rendez-vous ne se remet pas !
Quelle joie pour tous de se revoir !
Nous profitons à Cuenca des cireurs de chaussures pour rendre nos garçons présentables !
En levant la tête vers la cathédrale, Benjamin ne peut s’empêcher de remarquer que les règles de sécurité ne sont pas les mêmes qu’en France… Réflexe professionnel oblige !
Repas au comedor du mercado (les règles d’hygiène ne sont peut-être pas les mêmes non plus… mais nous n’avons jamais été malades !)
Cuenca est une jolie ville coloniale que nous parcourons dans tous les sens : bâtiments coloniaux ou du début XXème siècle (des familles ont fait fortune dans la production de quinine, issue d’un arbre se trouvant dans la région: le quinquina), marché aux fleurs…
Visite du musée des squelettes… que des os mais pas du tout morbides !
Nous avons cependant une mauvaise surprise le soir : nous pensions avoir trouvé un parking tranquille en ville mais en retournant le soir à nos tentes, nous nous apercevons que nous sommes à deux pas d’un meeting politique, car nous sommes à deux jours des élections présidentielles… Et en Equateur, on n’est pas avare de bruits, de musiques, de feux d’artifice… Finalement tout cela se calmera vers 22h, mais il est hors de question de passer une nouvelle nuit à Cuenca !
Nous quittons donc mes parents et retraversons les cols andins entre Cuenca et Guayaquil. Nous bivouaquons sous un col à 4000m d’altitude… Nous avons perdu notre acclimatation à l’altitude et nous pestons contre le froid et l’altitude. Je crois que nous avons eu notre dose depuis plusieurs mois !!
Mais nous assistons à un tournage d’une coproduction équato-colombo-sud-africaine….
Et nous rigolons bien en comprenant ce que veut dire « pesca desportiva » en Equateur : un bassin de quelques m² remplis de 75 truites ayant faim et prêtes à se jeter sur n’importe quel bout de pain accroché au bout d’une canne en bambou… Super sportif comme pêche !
Il y a un abri à cet endroit, et nous en profitons pour sortir le fabuleux plateau de fromage ramené par les parents… Camembert, roquefort, fromage de brebis… il n’y a pas à dire les Français sont vraiment les rois du fromage !! On avait presque oublié comme c’est bon !
Le lendemain, Benjamin se lance dans la « vraie » pêche sportive et sort sa canne à mouches… Mais nous sommes très haut, il y a très peu d’insectes et les truites ne sont pas folles et ne mordront pas à l’hameçon !
De 4000m, nous repassons à 0m en approchant de la grande ville de Guayaquil, sur ce trajet, nous traversons de grands champs de cacao… miam ! L’Equateur produit un des meilleurs chocolat au monde !
Nous traversons Guayaquil dans les bouchons… mais cela nous permet de « rencontrer » des Français (causette dans les bouchons de voiture à voiture), que nous retrouverons un peu plus tard durant notre escale à Puerto Lopez au bord de la côte. Olivier habite au Venezuela, gère une agence de croisières à Los Roques, et est le correspondant du Petit Futé notamment pour l’Equateur. Et il a voyagé avec sa famille en bateau durant plusieurs années ! Une rencontre sympa… Vive les bouchons !
Les parents nous ont concoctés une belle halte à l’hôtel Mandala de Puerto Lopez : de jolies cabanas, dans un jardin tropical, face à la mer. Le top !
Nous y passons 4 journées de vraies vacances !
La plage du Mandala
Les iguanes dans le jardin !
Le mototaxi pour aller au village !
Jeux dans le jardin…
et jeux de société
Assister au débarquement des barques de pêcheurs sur la plage de Puerto Lopez !
Nous partons visiter le parque nacional Machalilla. La visite commence par un petit musée archéologique présentant la culture mantena, qui s’est développée du VIIè siècle au XVIè siècle.
Nous continuons ensuite la ballade dans la forêt jusqu’à un bassin d’eau sulfurée, où nous nous enduisons de boue aux vertus thérapeutiques ! Le site naturel est très agréable, malgré les énormes araignées dans les vestiaires !!!
Enfin nous terminons par une séance plage et mer à la magnifique Playa de los Frailes… une plage de rêve, de sable blanc, avec juste ce qu’il faut de grosses vagues pour s’amuser pendant une heure à se faire ballotter !
Avant de partir, retour à la plage pour acheter notre plat de crevettes du soir !
Nous avons passé de délicieuses vacances à Puerto Lopez. Il est temps de reprendre la route. Nous nous donnons rendez-vous avec les parents à Baños, trois jours plus tard.
Les deux étapes suivantes, nous nous arrêtons dans de petits « balnearios », de petites piscines au bord de la route, ce qui nous permet de nous rafraîchir car le temps est moite.
Je raccommode la bâche de notre tente qui commence à se déchirer. Avec les averses quotidiennes en Equateur, nous retrouvons notre matelas le soir humide, voire trempé… pas très agréable !
Nous rencontrons Bernard et Geneviève qui parcourt les Amériques du sud ou nord, dans une cellule montée sur un pick-up. Une sympathique rencontre ! Nous les croiserons peut-être en Colombie et nous échangeons des informations sur le shipping à partir de Carthagène.
Nous passons dans la ville de Montecristi où Benjamin s’équipe d’un beau chapeau panama. Comme son nom ne l’indique pas, le panama est fabriqué en Equateur et les bizarreries de l’histoire l’ont baptisé du nom de panama !
Le 25 février, Benjamin fête ses 40 ans et cette journée ne va pas du tout se passer comme prévu…
Nous devons traverser les Andes d’est en ouest pour rejoindre Baños, la route monte, monte, et le moteur donne d’inquiétants signes de faiblesse. En traversant le petit village de Pilalo, le moteur du Defender rend définitivement l’âme !
Des affres du voyageur, la casse du moteur vient en tête de liste… nous y sommes ! Benjamin aura un moteur neuf et non un voyage à Cuba pour ses 40 ans…
Il fait froid, il pleut, nous sommes dans les nuages. Heureusement, nous sommes dans un village, et aidés par quelques habitants, nous appelons une dépanneuse.
Premier essai en faisant rentrer le véhicule par l’avant.
Mais le Defender est trop lourd à l’arrière et déséquilibre la dépanneuse.
Deuxième essai en rentrant le véhicule par l‘arrière
Nous nous entassons à sept dans la cabine de la dépanneuse, serrés comme des sardines et nous partons pour 6 heures de voyage jusqu’à Quito. Nous ne sommes pas rassurés : la dépanneuse tangue dans les virages et le conducteur manque de s’assoupir…
Ce fut très éprouvant. Heureusement, nous avons pris contact à Quito avec un garagiste spécialisé dans les Land Rover et il nous ouvre son garage à 9 h du soir un samedi de week-end de carnaval, week-end férié ici car il y a des festivités dans toutes les villes équatoriennes.
Nous comprenons rapidement que le Defender est bloqué pour au moins 15 jours. Nous décidons donc de poursuivre la découverte de l’Equateur en bus avec les parents.
Nous passons la nuit dans le garage et nous prenons le lendemain un bus pour Baños, pour rejoindre les parents.
Papa nous attend avec de quoi nous réconforter… tradition familiale !
Et nous fêtons finalement l’anniversaire de Benjamin.
Baños est une ville de… bains bien sûr ! Elle est prise d’assaut durant ce week-end de carnaval mais nous sommes bien au calme dans un hostal à l’extérieur de a ville. Au programme…
Bain dans la piscine naturelle de l’hostal même si le temps est très frais !
Apprentissage de jeux de cartes.
Visite de la cascade El Pailon del diablo (incroyable le nombre de bouches du diable, gorges du diable, porte du diable, passage du diable… que nous aurons croisés en Amérique latine !)
Dîners joyeux !
Ballades avec passages de « tarabitas », des nacelles qui traversent des gorges le long d’un câble…
Un grand-père spécialiste de la randonnée avec petits-enfants !
Observation d’une belle nature.
Organisation d’un jeu de piste par grand-Mère.
Le dernier soir, nous voyons arriver un Land Rover Defender avec une famille belge avec 3 enfants… Quelle joie !
Jan et Barbara avec leurs enfants Rianne, Arthur et Lucas voyagent comme nous à travers l’Amérique du Sud mais s’arrêtent le mois prochain en Colombie. Les enfants jouent ensemble et nous partageons un joyeux dîner.
Peut-être nous reverrons-nous en Colombie ou dans le Gers !
Mais la route continue et nous allons découvrir comment sauter d’un bus à l’autre en Equateur pour une poignée de dollars !