Nous passons la frontière du Chili en Bolivie au Paso de Colchane. Une longue file de camions attend à la frontière… Heureusement nous pouvons dépasser tous les camions ! Nous imaginons qu’ils doivent passer plusieurs jours à attendre.
Les camions sont remplis à fond et aucune place ne se perd. Nous admirons le jeu de Tetris sur ce camion !
Le passage de frontière est assez fastidieux. Nous ne comprenons pas bien quels papiers il faut récupérer et personne ne semble disposé à nous renseigner… Les règles de courtoisie ne semblent pas non plus les mêmes et après nous être faits doubler plusieurs fois nous n’hésitons pas à tenir plus fermement notre place !
Finalement nous passons la douane, l’immigration, les contrôles sanitaires et nous traversons le village frontière de Pisaga. Immédiatement, la Bolivie nous surprend par les costumes des femmes, les marchands de rue.
Les premiers jours dans un nouveau pays sont toujours plein de questionnements et d’inconnus. Même en voyageant tout le temps, nous prenons nos petites habitudes de courses, de prix, de façon de récupérer de l’eau, du diesel, du gaz, la façon de repérer un bivouac, de s’adresser aux gens. Le passage de frontière remet en question tout cela. Il faut comprendre un nouveau pays. La Bolivie est vraiment très différente de tout ce que nous avons connu jusque-là.
Nous contournons le salar de Coipasa, en passant à travers les territoires Chipaya.
La route est très mauvaise et nous manquons de nous retrouver bloqués dans des dunes de sable, en cherchant la route qui avait été recouverte. Heureusement que Benjamin est un habile conducteur, qui serait digne de faire le Paris Dakar !
Cette région, qui a l’air de s’assécher, est peuplée de la communauté Chipaya, qui garde des habitations très particulières, construites en rond. La moitié des villages nous semble abandonnée. De nombreux troupeaux de lamas et d’alpagas paissent dans ce paysage semi-désertique.
En traversant un village, nous tombons sur une foire aux lamas, avec toute une communauté en tenue traditionnelle, ponchos, bonnets en triangle sur la tête. Nous prendrons très peu de photos des gens en Bolivie, jamais à la dérobée, car nous aurions l’impression d’être voyeur et que les personnes n’apprécieraient pas. Nous décidons de demander l’autorisation à des personnes avec qui nous aurions eu un échange auparavant.
Notre premier bivouac en Bolivie se fait au bord d’un cratère de météorite, au village de Jayo Cota. Arrivés tard, nous ne demandons l’autorisation à personne mais des habitants viendront gentiment discuter avec nous le lendemain et nous souhaiter la bienvenue.
Il fait toujours aussi froid le soir et le matin car nous sommes en moyenne à 4000m d’altitude. Préparation de galettes le matin car nous n’avons plus rien en réserve !
Puis ballade dans le cratère de météorite.
Il est parfaitement rond, avec un petit lac en son milieu et des cultures de quinoa le long des flancs du cratère. C’est un endroit étonnant !
Nous admirons également la petite église coloniale à l’écart du village.
Dans toute cette région, autour du salar d’Uyuni, les paysans cultivent la quinoa real. La « vraie » quinoa nous explique un Bolivien rencontré alors que nous réparions (encore !) nos freins. N’étant pas spécialistes nous sommes d’accord avec lui !
Effectivement, la quinoa recouvre tous les flancs des montagnes et a l’air d’être cultivée avec le système de jachère afin d’éviter l’ajout d’engrais. Elle est labellisée « organic » et est ensuite très largement exportée dans nos magasins bio occidentaux.
Puisque l’on peut tout faire avec la quinoa, nous repartons du village de Salinas de Garci-Mendoza avec de la quinoa en grains, pour la soupe, en farine à pains ou gâteaux et en farine très fine pour faire des rafraîchissements… Expériences gastronomiques à suivre !
Nous contournons le magnifique volcan de Tunupa pour atteindre le salar d’Uyuni.
Arrivant au village de Jirira, entre le salar et le volcan, nous tombons sur une fête de village, pour l’inauguration de l’adduction en eau potable du village. Cela tombe bien car nous avons besoin de recharger nos réserves d’eau et cela est très compliqué : les pluies ne sont pas encore arrivées et la sécheresse sévit sur les hauts plateaux boliviens. Il est courant que l’eau soit coupée une bonne partie de la journée et il est difficile de se ravitailler.
Avant de rentrer sur le salar pour y passer la nuit, nous décidons de prendre de la hauteur sur les flancs du volcan Tunupa. Enfin ce sera plutôt le Def qui nous emmènera vers les sommets. Presque arrivés en haut, nous supplions Benjamin de s’arrêter, la route est vertigineuse et nous ne sommes pas rassurés. Nous n’irons pas au sommet mais nous aurons eu une superbe vue sur le salar !
Nous rentrons en fin de journée sur le salar d’Uyuni.
Cet endroit est mille fois racontés, très touristique, mais quelle expérience ! Une étendue blanche plate, immense (l’équivalent de 2 départements français), illuminée par le soleil qui se reflète sur la totalité du sol. L’espace est si immense que l’on se rend compte de la rotondité de la terre ! Nous sommes conquis dès le premier tour de roue sur ce site exceptionnel !
C’est un rêve de terrain de jeux ! Le sel craque sous les pieds, les lunettes de soleil sont essentielles pour ne pas se brûler les yeux, nous nous essoufflons vite à courir…. Nous sommes à 3800m.
Expérience incroyable de diner et de dormir sur le salar !
Le lendemain matin, nous filons sur l’île de Inca Huasi, au milieu du salar. C’est aménagé par une communauté indigène, et hyper fréquenté selon les guides touritiques mais nous serons seuls durant notre ballade.
De beaux cactus candélabres nous accompagnent sur le sentier qui mène en haut de l’île. Nous sommes écrasés par le soleil et la blancheur !
Nous dévalons l’île en profitant que les tours organisés ne soient pas encore arrivés !
Après l’île d’Inca Huasi, nous repartons vers… nulle part !
Durant la pause déjeuner, les enfants s’amusent à prendre des poses pour des photos rigolotes.
Les enfants sont autorisés à conduire sur le Salar ! On ne risque pas de rencontrer grand monde ou de rater une sortie !
Après cette magnifique expérience du Salar, nous faisons escale à Uyuni, ville sans intérêt mais qui nous permet de faire le grand ménage…
…du Def, qui avait récupéré une belle croûte de sel sur la carrosserie
…du linge familial, parce que la lessive à la main c’est bien mais quand on a une rare occasion de déposer son linge en laverie, on vide le Def !
Nous passons aussi pour la énième fois réparer nos freins… Une fois en Argentine, une fois au Chili, une fois à notre entrée en Bolivie… « El Chino », le garagiste se lance dans la réparation et a priori, le travail a l’air de meilleure qualité. Il vaut mieux car nous repartons dans les hauteurs du Sud-Lipez et sans frein, cela risque d’être un peu compliqué…
Nous trouvons un merveilleux lieu de bivouac à la laguna negra selon les uns ou laguna misteriosa selon les autres !
C’est un endroit magnifique et nous y passerons finalement 2 nuits. Il s’agit d’un canyon, pas trop haut avec des roches bien découpées qui autorisent plein d’escalades aux enfants. C’est une excellente aire de jeux ! Au milieu coule une petite rivière, et des troupeaux de lamas et d’ânes paissent tranquillement.
Nous découvrons une grosse colonie de viscachas, une sorte de chinchillas, et nous admirons leurs fourrures soyeuses, leur calme, leurs longues siestes au soleil. Par contre ils sont agiles comme des écureuils lorsqu’ils démarrent au moindre bruit.
Ballade à la laguna.
Jamais Lego n’eurent un décor aussi impressionnant !
Pendant que les deux grands travaillent…
… travail d’intérêt général pour les deux derniers : écossage des petits pois !
Au fond du canyon, derrière le muret en pierres sèches, ce sont les cultures de Primitivo. Ce vieux monsieur de 86 ans vient nous saluer matin et soir en partant et en rentrant des champs avec son petit vélo. Il a des yeux pétillants, un sourire lumineux et nous sommes heureux d’échanger quelques mots et quelques nouvelles ! Nous sommes impressionnés par sa ténacité, sa force et sa joie de vivre !
Une petite coupe de cheveux pour les deux beaux gosses… Et c’est reparti !
Nous sommes en plein Sud Lipez, une grande région avec peu de villages et de ravitaillement. En traversant un petit village, un marchand ambulant auprès de qui nous nous ravitaillons nous vend 20l de diesel de son camion afin que nous soyons surs de ne pas tomber en panne lors de la suite de notre périple…. Benjamin se souviendra du siphonnage à la bouche du camion sur la place du village… Miam !!!
Nous contournons le volcan Uturunku, culminant à 6000m, et apprenons qu’une route monte quasiment jusqu’en haut, en passant entre les deux sommets. Nous hésitons, c’est l’occasion de « faire » un 6000m. Mais finalement nous n’irons pas… pas sûr que les enfants aiment l’expérience respiratoire du 6000m !
Nous bivouaquons le soir au bord de la laguna Celeste. Un nom prometteur et un lieu effectivement magnifique. Nous avançons le Def sur une langue de terre dans le lac, environnée de flamants roses. Il y a un vent terrible mais quel lieu incroyable !
Nous admirons l’immense colonie de flamants roses.
Nous continuons notre route en traversant des salars, des lagunas, des volcans.
On y était !
La piste est très peu marquée et par moments il faut la deviner ! Nous finirons par la perdre… mais heureusement boussole et GPS nous permettent de nous retrouver !
Afin de trouver un lieu de bivouac et nous semblant discerner une piste, nous décidons de descendre dans une laguna sans nom, que nous avons modestement appelé la laguna Casta !
Et arrive ce qui devait arriver… nous nous ensablons deux fois de suite !
Tout le monde au boulot !
Mais cela en valait la peine car d’une part nous retrouvons la piste et d’autre part nous aurons encore un bivouac exceptionnel !
Cette fois ce sont les colonies de canards qui nous régalent.
Cette région est très peu peuplée mais nous observons une faune riche.
Une sorte de petite perdrix
Les graciles vigognes : il y en a en grand nombre. C’est un animal sauvage mais les paysans en récoltent la laine, en tendant de grands filets dans les vallons. La laine de vigogne est la plus douce et le plus chère au monde !
Des nandous.
Et de nombreux troupeaux de lamas. Les lamas et alpagas ont tous des petits brins de laine colorés accrochés à leurs oreilles. C’est une façon de les marquer et de reconnaître leurs propriétaires. Plus élégant que l’étiquette en plastique de nos brebis !
Les habitations sont rares et dispersées. En-dehors d’un petit panneau solaire, elles n’ont pas du changer depuis des centaines d’années. Nous croisons très peu de véhicules : les gens ici se déplacent en bus ou ne se déplacent pas !
Nous mettons du temps à redescendre de cette région globalement située autour de 4000m.
Les paysages changent doucement et nous finirons par bivouaquer dans un canyon.
Benjamin part en explo avec Mayeul alors que je déploie les tentes avec les trois derniers.
Un petit village se niche dans ce canyon, où passera le Dakar 2017!