Nous passons la frontière de façon sud-américaine : aucune information nulle part et tout le monde se double… Il faut juste oublier ses bonnes manières européennes, se rappeler qu’il ne faut pas hésiter à doubler la file pour poser des questions à une douanière qui a l’air de se ficher royalement que 20 personnes attendent en plein soleil devant sa guérite…
Nous passons la frontière à Ipiales, et nous voilà donc en Colombie !
Avant de partir, nous avions l’image d’une Colombie pleine de FARC, de trafiquants de drogue et ruinée par la violence. La situation s’est grandement améliorée depuis que le gouvernement et les FARC ont entamé un processus de paix, même si rien n’est encore complètement réglé, et qu’il y a encore des zones du pays à éviter.
Nous faisons notre premier bivouac juste après la frontière, sur un parking du sanctuaire marial de Las Lajas ! Il fait presque nuit et nous avons un évènement important à fêter : Ambroise fête ses trois ans !
Petites voitures, puzzle, engin explorateur d’océans, et un revolver par ses frères et sœur… Il faut que cela rentre dans le Defender ! Notre bébé du début du voyage est devenu un petit garçon… Il nous épate notre petit gars !
Le lendemain matin, nous fuyons sans même visiter le sanctuaire car il pleut des cordes et nous avons de la route.
Nous commençons par descendre la panaméricaine jusqu’à Pasto, puis nous entamons une nouvelle traversée des Andes, pour rejoindre le début du bassin amazonien à Mocoa.
Sur la route, le paysage andin dans un premier temps, semblable à l’Equateur, laisse la place à une végétation sèche, puis tropicale.
La première chose qui nous frappe le long des routes colombiennes, ce sont les fleurs ! Chaque maison, même la plus humble est très fleurie : en pots, en terre, arbustes, cela déborde de couleurs et de formes !
Mais que veut dire ce panneau de signalisation ??
En cherchant un lieu de campement le second soir, nous sommes invités par Salomon à bivouaquer dans la cour de sa sœur, Gloria. Un accueil adorable !
Gloria nous fait visiter sa ferme, où elle élève des cuy (cochons d’inde), des lapins et des vaches, ainsi que son verger. Elle nous offre des avocats, des fruits…
Nous retrouvons nos oiseaux préférés !
Le lendemain matin, nous proposant un café que nous acceptons, Gloria nous ramène… 6 tasses de café. Nous sommes en Colombie et ici le café c’est dès le biberon ! Il est quand même plutôt léger et très sucré, donc pas d’inquiétude pour les nerfs des garçons qui le boivent avec plaisir !
Salomon qui vit au Canada et aux Etats-Unis nous proposent son aide pour quoi que ce soit. Quelle gentillesse !
Nous reprenons la route vers Mocoa, mais nous devons emprunter une route appelée « trampolina de la muerte » ou « adios la vida »… Tout un programme ! Mais après le Pérou et la Bolivie, nous nous sentons d’attaque !
Nous commençons par acheter notre déjeuner au bord de la route : de délicieuses truites fumées on ne peut plus locales !
Nous nous enfonçons dans une gorge étroite, la route devient piste, rétrécit, et s’avère de plus en plus en mauvais état ! Cela serait correct s’il n’y avait pas à croiser des camions, et par moments faire marche arrière afin de les laisser passer… Pas évident entre la falaise et le gouffre !
Nous voilà prévenus !
La descente vers Mocoa.
Des nids de tisserands (un oiseau tissant son nid !)
Nous soufflons en arrivant à l’entrée de Mocoa, dans un petit camping avec piscine naturelle.
Mocoa est à l’entrée de la forêt amazonienne et souffre de la déforestation, faite principalement pour libérer des pâturages pour l’élevage de vaches. Le propriétaire de notre camping développe un petit programme de reforestation « adopte un arbre » ! L’idée nous semble bonne et pleine d’enseignements pour les enfants, donc pour quelques milliers de pesos colombiens (1€=3000 pesos colombiens), nous offrons un arbre à chaque enfant !
Après les explications sur les qualités de chaque arbre de la forêt (d’origine), nous partons les planter. Le temps est tropical : pluie et chaleur.
Trouver le bon endroit, avec de la lumière mais pas trop non plus, creuser un trou, déposer son arbre, remettre de la terre et voilà !
Alors qu’Ambroise comble de terre le trou de l’arbre, une énorme fourmi lui cisaille le doigt… Une forte douleur qui heureusement s’atténue rapidement.
Voici la tête de la fourmi ! Cela fait un peu peur !
Pour nous remettre de nos émotions, nous dévorons des saucisses et des tilapias fumés à la Maison de la saucisse. Délicieux !
Nous sortons de la petite ville de Mocoa, sans nous douter de l’horreur qui va s’abattre sur cette ville 5 jours plus tard : une gigantesque coulée de boue dévaste la ville. Elle fera plus de 320 morts et 100 disparus. C’est tragique car ce désastre avait été annoncé par des associations écologistes : déboisement, non entretien des rivières, amoncellement d’ordures, constructions dans des zones inondables de quartiers pauvres…
Nous continuons notre route vers le site archéologique de San Agustin.
San Agustin est très réputée pour ses nombreuses sculptures et sépultures qui ont été découvertes au cours du 20e siècle. Elles seraient les vestiges les plus anciens du continent sud-américain mais leur datation exacte ne fait pas l’unanimité.
Le plus intriguant dans cette histoire c’est que l’on en sait très peu sur cette civilisation malgré les recherches qui se poursuivent. Pourquoi la montagne est truffée de sépultures, pourquoi sont-elles orientées de cette manière, que signifient réellement les représentations zoomorphiques ? Autant de questions qui restent sans réponse ou presque.
Le parc archéologique est à la sortie de la ville : il comporte un sentier qui permet d’en faire le tour et de découvrir les différents lieux. Il y a des mesitas, sorte de tumulus qui se composent de tombes dont l’entrée est gardée par des sculptures
Oiseaux et papillons peuplent la forêt!
Une belle route sous le couvert des arbres.
Notre étape suivante a lieu au désert de Tatacoa, lieu étonnant dans un pays que l’on imagine complètement vert. Mais la route colombienne est très lente (camions, travaux) et nous arrivons de nuit au bivouac…
Nous aimons ce mystère qui nous donne de merveilleuses surprises au petit matin ! A quoi ressemble le paysage où nous nous sommes endormis… ??
C’est à couper le souffle !
Mayeul et Marguerite ne nous ont pas attendus pour partir à l’aventure
Ils emmènent ensuite leurs petits frères en exploration.
Et ils sont tellement fiers de réussir des exploits sans parents !
Ce coin désertique abrite de nombreux papillons et oiseaux que nous admirons.
Mais ce désert est perdu dans un océan vert ! Donc nous retrouvons rapidement la végétation tropicale, un paradis à papillon !
Nous traversons un pont branlant et rouillé sur lequel pousse des cactus… Aïe aïe aïe la maintenance !
Les iguanes croisent notre route !
Quelle diversité et quelle beauté dans la campagne colombienne !