A la sortie de Santa Cruz, nous traversons de grandes étendues plates de cultures et d’élevage. Toute cette zone était autrefois recouverte de forêts, qui ont été défrichées au fur et à mesure de l’extension des populations qui recherchaient de nouvelles terres à cultiver.
Nous allons découvrir une page de l’histoire longtemps oubliée et redécouverte notamment avec le magnifique film de Roland Joffé « Mission », palme d’or à Cannes en 1986.
Dans cette région aux confins de la Bolivie et du Brésil (la Chiquitania), les pères jésuites choisirent d’ériger au XVIIè et XVIIIè siècle les « républiques de Dieu », utopies terrestres où tous les hommes s’aideraient et s’aimeraient malgré leurs différences de nature et d’origine, un idéal échappant au dogme du pape et à l’autorité du roi d’Espagne. Les jésuites furent finalement expulsés en 1767, en raison de l’entrave politique et idéologique que constituaient les missions pour la mise à sac de cette partie du continent. Le pape, le roi d’Espagne et le roi du Portugal mirent fin par un simple traité à 200 ans de travail, qui à la fin, avait débouché sur la création d’un modèle social communautaire, presque utopique…
Nous commençons notre route par San José de Chiquitos.
Nous campons dans le jardin d’un hôtel avec piscine, pas désagréable vu le temps très chaud.
San José de Chiquitos est un petit village agréable avec ses colonnes en bois le long de la rue. Peu de voitures, beaucoup de motos et quelques paysans avec leur charrette.
L’église est construite en pierres ouvragées, avec une très belle façade baroque.
Nous admirons le magnifique travail du bois, notamment sur les portes et la chaire, recouverte d’or.
Pour les pères jésuites, l’évangélisation des populations indigènes passaient par la beauté : de la musique avec l’introduction du violon et de la musique baroque, des tableaux, avec des fresques sur les murs, et enfin avec un certain syncrétisme entre les représentations traditionnelles indigènes et les représentations catholiques.
Après san José e Chiquitos, nous faisons étape à San Rafael. Encore une magnifique église!
Des indiens aux cheveux dressés supportent la chaire, recouverte d’éclats de mica utilisés pour un effet de brillance.
Une douce vierge à l’enfant en bois.
Des angelot joufflus et joyeux qui nous rappellent les petites églises de nos vallées.
En continuant sur le chemin des missions, nous traversons un paysage mité par de petites fermes d’élevage, des prés où subsistent les restes calcinés de la forêt.
Nouvelle étape à San Miguel.
Nous montons au clocher.
Nous arrivons à San Ignacio de Velasco. Il fait très chaud ¡ Les enfants vont se baigner dans la laguna où les locaux se rafraîchissent,e se baignent en t-shirts, font leur lessive…
A côté de moi, j’entends des dames raconter que des jeunes se sont faits croquer par des piranhas quelques jours plus tôt…
Nous campons ensuite à un lieu-dit “las piedras” : de grosses pierres et un joli lac.
Les garçons pêchent.
Nous faisons un tour en barque et abandonnons Mayeul sur un piquet…La seule façon de le faire taire ?!
Une belle croix potencée à l’entrée du site. Celle-ci est présente sur le drapeau de la province de Santa Cruz. Ici, les gens sont autonomistes par rapport à La Paz… Sujet délicat dans l’”Etat plurinational de Bolivie”.
Nous repartons vers San Javier, attiré par la perspective de nous baigner dans des sources d’eau chaude. En découvrant le site, nous nous apercevons qu’il s’agit de deux petits bassins, avec 30 personnes par bassin… Bof! Nous faisons les délicats et nous nous contentons de pique-niquer, sur une incroyable table en bois! Le plateau de la table est taillé d’un seul tenant et doit mesurer environ 10m sur 1m80 !
Nous découvrons Motacu et Bibosi : ce sont deux arbres qui vivent dans une symbiose fatale : le motacu est un arbre de la famille des palmiers. Son compagnon, le bibosi, l’enserre progressivement de façon spectaculaire, jusqu’à l’étouffer!
Nous sommes le 31 janvier et nous avons du mal à trouver à nous loger : le camping sauvage est exclu car nous sommes entre jungle et prairies marécageuses, envahies par les moustiques, et les parkings d’hostals dans les villages sont envahis par les fêtards…
En traversant Ascension de Guayaquil, nous passons devant le portail de la mission franciscaine : nous frappons à leur porte et ils nous offrent gentiment l’hospitalité dans leur cour! La nuit sera remplie du bruit des pétards en ville mais à l’abri des excès du nouvel an!
Le lendemain, c’est dimanche, fête de la Vierge Marie, et nous avons la messe quasi au pied de notre Def!
Merci au Curé de la mission et au Padre Carlos (originaire de Pologne) pour leur hospitalité !
Nous commençons l’année 2017 sous de bons et joyeux auspices !